Ici, chacun est libre de vivre et mourir comme il lui plait le mieux.
Modesta, dans L’Art de la Joie est une femme libre. Libre de penser, libre de vivre, libre de baiser. La Princesse Gaia annonçait déjà dès le début de ce long roman, cette liberté omniprésente. Modesta est toujours à se renseigner, à apprendre, elle cherche le juste, le meilleur. Elle se veut libre et cherche à se libérer des préceptes qu’on lui a inculqué dès la naissance. Et pour cela, elle lutte aussi contre les préjugés. Les siens comme ceux des autres. Modesta incarne la prise de recul.
– Et qui sait combien de professeurs tu as eu, hein? Maintenant, je comprends pourquoi tu te déshabilles si facilement et me caresse comme…
– Va, dis le, sinon avec le vrai mot de putain, du moins avec l’euphémisme de Turati. Allez, dis-le ! Comme une salarié de l’amour.
Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire de destin! Cette terre était destinée à rester un désert de lave et nous en trois générations nous l’avons rendue fertile comme dans la vallée. Le destin! Rien que des bavardages inutiles de femmelettes!
Les mots, sont forts et abolissent les tabous, les murs des prisons et sont un affrontement dans le roman. Modesta se sert des mots pour apprendre ce qui l’entoure et pour conquérir le monde mais elle se rend aussi compte à plusieurs reprises que les mots sont une prison notamment par le sens qu’ils ont pour les autres. Il est également évoqué des idées sur la vie, sur la politique, l’engagement, la vie en société ou encore la générosité. C’est un roman riche. Riche de vie.
Parce que notre personnage est vivant, vibrant, juste. Il y a quelque chose de vivifiant. C’est une lecture qui remplit d’un sentiment d”empowerment”. C’est humain, beau, fort et poétique. Ce n’est pas la lecture la plus facile qu’il soit mais elle est intense et pose les fondements d’un profond changement dans nos perceptions.