
Recueil de poèmes où la nature est omniprésente. Elle habite la poète, Ilsée Mandelbaum (@eclipsetotale), comme les femmes qui sont contées.
La lecture nous promène dans un univers onirique où l’on rencontre forêt, tempête de corbeau, neige et océan.
Les sujets qui traversent la poésie d’Ilsée Mandelbaum sont divers et marqués de son féminisme. On se cogne aux rues aux noms d’hommes, à la bombe au poivre dans la poche. Il s’agit de quitter l’horizon terne des normes pour un avenir autre. Un avenir avec des sœurs, des amies, des chamanes, des sourcières ou astrologue. Un monde fluide.
On lit alors une multitude d’éclosions.
Les associations d’image convoquées par la poétesse nous transportent dans un univers qui lui est propre. Un univers dans lequel les animaux, la nature et les humains sont sur un pied d’égalité, on peut y accepter de mourir pour un cerf car sa poésie célèbre le vivant et sa richesse.
attends
Je tourne avec les planètes, Ilsée Mandelbaum
je suis occupée
je dois écrire un poème
pour dix mille têtards
et des insectes qui marchent sur l’eau
le patriarcat ma copine
Je tourne avec les planètes, Ilsée Mandelbaum
c’est le ciseau
qui nous coupe les ailes
le collier de chienne
que l’on nous dresse à désirer
la cage où l’on ne tient
ni debout ni assise
mais il y a ces instants ma copine
où côte à côte
où coude à coude
nous retrouvons la forêt louve
nous retrouvons le ciel oiselles
un jour
Je tourne avec les planètes, Ilsée Mandelbaum
Daphné
se met à tousser
et elle crache
éberluée
un tout petit bout de branche
elle l’a mise en terre
il donne maintenant les citrons
dont elle fait sa limonade